dimanche 27 novembre 2011

To spi or not to spi

Décision est prise de partir jeudi matin, Après deux jours bloqués avec la pluie. En prime, une forte houle rentre dans la baie rendant le mouillage très désagréable et nous empêche de capter internet car l'antenne bouge trop pour garder le signal. La ville est morte comme toutes celles des baléares et tout est quasiment fermer de novembre a mars, beaucoup de travaux. Un petit train (un vrai qui relie puerto soller a soller puis a palma) passionne Alexis quand ce n'est pas les canards. Nous allons partir mais je dois encore aller enlever la ligne de pêche pris dans l'helice, ce que j'aurais du faire le premier jour par sécurité et aussi car l'eau était translucide. Maintenant l'eau a été mélangée par la houle et ressemble plus a l'étang de thau (sete).
Quand faut y aller faut y aller et c'est la première fois que je vois ça. L'eau est trouble en surface et sur 20 cm de profond environ, comme dans les documentaires ou l'on voit les cheminées d'eau chaude dans les profondeurs, et effectivement un courant chaud en dessous me réchauffe heureusement le temps de la manipulation. Encore le temps de réparer la bouée du corp- mort qui s'est fait décapiter par les tours de la pâte d'oie (personne parle le marin ou quoi!) sur un coup de vent et nous partons peu après, avec de bonnes conditions et une houle encore un peu formée mais supportable surtout qu'on l'a dans le dos. Nous avançons bien en direction du sud de Majorque avec des pointes a plus de 10 noeuds et un vent entre 10 et 15 noeuds. Le spi nous fait bien avancer mais nous demande pas mal d'effort et de vigilance pour maintenir le cap assez précisément pour qu'il ne faceille pas mais surtout quand il s'enroule autour du génois qui lui était enroulé. Heureusement tout le monde prend ça à la rigolade pour réussir à le désenrouler.
Nous traçons vers L'ile d'ibiza à bonne allure mais la houle est un peu plus haute et légèrement de travers, ce qui donnera à nouveau un beau vomis d'Alexis sur Aude.
Plus tard, après avoir eu la visite furtive de deux dauphins, sous nos yeux notre spi, qui n'avait quasiment jamais servi depuis qu'on a noix de muscade, se désintègre complètement, seules les deux banderoles restent accrochées au mat. Il était surement cuit par le soleil et l'air marin comme notre ancienne grand voile que nous avons changé. C'est dommage car avec le vent qu'on devrait avoir régulièrement jusqu'au Brésil, on devrait bien avoir besoin d'un spi pour améliorer nos performances... La grosse question est : "qu'allons nous faire? réparer ce spi si c'est possible? en acheter un autre symétrique ou un asymétrique si on peut le monter sur noix de muscade? ou carrément faire sans?". Une bonne nuit de sommeil et on verra.

lundi 21 novembre 2011

Mediterranée formation accélérée

Alors une nuit et une journée de récupération à puerto pollença, un endroit à voir (photos, trouver noix de muscade en fond!). Dégustation d'un paella offerte par Aude, qui n'est apparement pas degoutée de la navigation et semble être bien avec nous. La météo nous indique un temps tranquille sans houle pour les deux jours à venir et nous permettre d'avancer un petit peu la journée et se reposer la nuit. Mais le lendemain, pas un brin de vent, donc nous nous baladons de nouveau pour défouler les gremlins. Le vent se lève vers midi et nous décidons de partir et de manger en route. Nous quittons le mouillage et tirons un bord à bonne vitesse pour quand le génois se détend d'un coup, la manille a lâchée! Il faut monter au mat à la force des bras d'Emilie via le winch (et oui, nous n'avons pas de winchs électriques à son grand désespoir à ce moment là) et des miens pour soulager mon poids, afin de réparer tout en continuant à naviguer car nous ne voulons pas reporter notre départ et perdre ces conditions favorables et si rare en cette période. Secoué comme un prunier par la petite houle, je solutionne le problème et nous repartons content de ne pas avoir abandonné car nous naviguons bien en tirant des bords avec un peu de houle de face pour sortir de la baie. Un fois la pointe passée ( voir googlemaps et spot pour plus de détails) nous nous retrouvons avec vent et houle arrière ce qui ne nous est jamais arrivé avec Emilie depuis que l'on a pris possession de noix de muscade. Toutes voiles dehors nous filons à 9,3 nœuds en pointe un vent moyen de 10 noeuds ( certains se reconnaitront et comprendront!!!), mais voila nous sommes en Méditerranée et en 5 heures de navigation nous passons par toutes les allures (vent de force et de direction différents par rapport au bateau) voir presque pétoles (vent = 0), et je n'ai je crois jamais autant changé, réglé, enlevé puis remis les voiles. Cette journée est destinée à être physique! Un couple dauphin vient jouer avec nous et c'est la joie sur la cata puis vient la nuit. Le vent se lève et monte à plus de 20 nds et nous décidons d'enlever le spi par prudence, et finalement par raison car peu après alors que je dis à Aude qu'il faut se méfier d'une montée soudaine du vent, noix de muscade se met à accélérer brusquement de façon impressionnante, je disparais pour aller réduire les voiles et Aude se retrouve seule à la barre avec 37 nds de vent, le cata qui remonte au vent et qui se dirige vers les falaises. Elle crie alors le nom d'Emilie à l'aide puisque j'ai disparu ( il fait nuit noire!), et reconnaitra avoir eu peur ce qui est normal pour des débuts et une formation sur le tas! Emilie, qui s'occupait d'Alexis et Tyliann, sort et me voyant choquer les voiles rassure Aude et lui explique la manoeuvre à suivre dans ces conditions. Nous réduisons la toile (prise de ris) car le vent se stabilise entre 20 et 30 nds. Mais encore un fois et peu de temps après c'est pétole et nous rejoignons au moteur Puerto de Soller pour passer la nuit car épuisés. Aude en aura beaucoup en moins d'une semaine mais c'est une bonne formation accélérée! Nous arrivons donc de nuit et Emilie reprend la barre avec moi devant cherchant à nous mettre sur un corps mort ( lest lié à une chaine et une bouée évitant d'utiliser l'ancre) nous sommes à quelques mètres d'une épave mais sans risque. Par contre, une fois que nous avons tout rangé, Emilie me fait constater que j'ai oublié de remonter la ligne de pêche qui s'est prise dans l'hélice durant la manoeuvre, j'ai la haine car je suis encore bon pour une plongée demain!

Photos du début

samedi 19 novembre 2011

Le voyage reprend

Apres l'épisode de lundi et une météo identique mardi nous surveillons de la digue l'eventuel apaisement de la houle. La météo indique un accalmie dans la nuit de mercredi a jeudi mais plus de vent jeudi au depart de sete. Donc décision de partir mercredi Apres manger. Départ un peu houleux mais incomparable et nous avançons avec peu de vent a 4/5 noeuds. Houle toutefois toujours assez inconfortable qui aura raison de notre mini marin expédie enté d'une transat mais qui a visiblement découvert le mal de mer, qui occasionnera plusieurs vomis repartis un peu partout dans le cata. Le reste de l'équipage n'est pas a sa plus grande forme mais faut s'amariner a nouveau. Comme l'indiquait cette fois la météo, la mer s'est calmée mais le vent aussi et nous avons même sorti le spi qui nous permettait d'avancer encore un peu. Enfin plus de vent et comme souvent en Mediterranée ( trop de vent ou pas assez) nous mettons les moteurs pour quand même arriver aux baléares avant décembre.

Nous avons vu de nombreux dauphins, assez gros mais pas très joueurs car ils ne restaient qu'une minute ou deux avant de repartir. Nous avons failli pêcher un poisson assez gros mais qui s'est détaché bien avant que j'ai pu le ramener près du cata. La navigation s'est bien passée et les quarts organisés de façon anarchique a celui qui est le moins fatigué jusqu'à ce qu'il soit fatigué ( car hormis la navigation il faut aussi gérer les deux monstres pleins de vie toute la journée).
Une fois par contre en journée, un bateau de pêche espagnol devant lequel nous passions largement puisque quasiment a l'arrêt, s'est mis a accélère pour ne pas nous laisser passer. Ne souhaitant pas passer derrière lui car il trainait son filait, "coup de frein a main" nous avons fait route parrallele a quelques metres avec le spi le temps qu'il nous informe par vhf qu'on pouvait sans problème passer 10 m derrière lui. Un peu d'adrénaline ça réveille, vu la vitesse ou l'on allait.

Arrivée a puerto pollensa a majorque aux baleares, de nuit (je connaissais pour y etre passé en venant) apres environ 52 heures de nav. Heureusement le temps s'est adouci et la mer est enfin translucide. Une bonne nuit de repos et une journée pour se ballader et reprendre la météo pour savoir quand on repart...dommage il pleut.

Le voyage reprend, mais non faux départ !

Sortie de l'étang de Thau, un passage des ponts agréable et mouvementé a la fois. A la limite de rater le passage du premier pont nous récupérons en dérapage contrôlé sans s'arrêter en deux fois Didier et Celine, mais Archi en a profité pour sauter a quai et impossible de le récupérer tout de suite. Nous l'avons récupéré quelques heures après pas loin. Puis tentative de départ avortée lundi, les conditions en mer étaient insupportables et loin de ce qu'annonçait la météo. Des creux de 4 m au moins, la houle étant quasi de face, comme le vent qui s'approchait des 30 noeuds. on se croyait plus au parc d'attraction qu'en navigation de plaisance. La sortie du port, que l'on attendait avec impatience, fut déjà un peu étrange. Emilie me dit qu'elle a vu dépasser de la digue ce qui était surement une vague qui claquait contre la digue. En avançant, un peu avant de sortir de l'espace protégée du port, nous apercevons un assez gros bateau de pêche valser d'un manière assez étrange. Un regard entre Emilie et moi, et nous avons tous les deux le sentiment d'être dans un film, ce qui est aussi le sentiment d'Aude qui garde les petits a l'intérieur. On parlera de Aude dans un autre billet en détails. Mais tout le monde est ok pour continuer de tenter. Je vous passe les détails mais après 45 mn de machine a laver sans quasiment avancer, Alexis a vomis sur Aude qui l'a suivi. Super le bizutage de Aude de la première navig! Décision immédiate de faire demi-tour, il est hors de question de passer 36 heures environs dans ces conditions. Retour rapide en 15 mn poussé par la houle et le vent, ça serait presque supportable. Il fait nuit tout le monde va se coucher, Sete ne veut pas nous laisser partir.